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La voix de l'enseignant
8 octobre 2009

Anatomie

La voix est une entité physiologique et non anatomique greffée sur les appareils respiratoires et digestifs : c’est une production sonore intentionnelle propre à la communication. Elle est produite par la mise en vibration du souffle venant buter sur les cordes vocales, puis modulée. Il y a donc 3 étages à décrire.


Le geste vocal est constitué par l’ensemble des activités musculaires qui font la voix. Les 3 étages cités précédemment sont :

Fourniture d’énergie : respiration. Un grand espace corporel est mis en jeu : en effet, il faut rassembler l’énergie pour la voix. A cet étage, le rachis, l’abdomen et le thorax sont impliqués.

On retrouve l’action principale du diaphragme qui sert de cloison musculaire. Il va séparer le thorax de l’abdomen. Il s’agit du principal muscle inspirateur ; les abdominaux lui sont antagonistes (c'est-à-dire que pendant que l’un se contracte, l’autre se relâche de manière alternative).

La voix se fait sur l’expiration uniquement.

 

 

 

 

 

 

Image1

La respiration est primordiale dans le geste vocal, elle sera donc traitée dans un article ultérieur.

 

- Fabrication du son : larynx. Il y a 2 cordes vocales, elles sont horizontales et situées dans le larynx, derrière la pomme d’Adam. Dans le boitier du larynx, tout est miniaturisé, tonique, précis : l’émission est la structure de la voix. Le cou et le larynx participent à la fabrication du son.

 

Image2

 

Le larynx est primordial pour 3 fonctions : la déglutition, la respiration et la phonation. Il est formé de nombreux cartilages, articulé entre eux par différents muscles.


Le cartilage cricoïde lui sert de base, tandis que le cartilage thyroïde est un élément protecteur. Les cordes vocales vont s’articuler sur les cartilages aryténoïdes.

L’épiglotte quant à elle dépasse du cartilage thyroïde et sert d’ »aiguillage » quand on respire ou lorsqu’on avale : elle sert à fermer le larynx pour permettre le passage des aliments dans le pharynx lors de la déglutition, ou au contraire s’ouvre afin de laisser passer l’air de la respiration ou lors de la phonation.

Enfin le larynx est suspendu à l’os hyoïde, seul os sans relation articulaire osseuse ce qui lui confère une grande mobilité.


Image3

IIlustrations par Franck H. Netter

 

 

Image4

Illustrations par Franck H. Netter


Les cordes vocales s’insèrent sur les cartilages aryténoïdes et sur le cartilage cricoïde. Elles sont formées de 3 parties (de la partie la plus profonde à la couche la plus superficielle) : le muscle vocal,  le ligament vocal et la muqueuse.

Le larynx a ses propres muscles permettant différents mouvements des cordes vocales afin d’obtenir des sons plus ou moins aigus, une glotte (espace entre les cordes vocales) plus ou moins fermée… :

Le thyro-aryténoïdien ou muscle vocal : il fait la tension active de la corde vocale. La corde se raccourcit, le muscle devient plus rigide et le ligament plus lâche.

Le cricothyroïdien : il fait la tension passive de la corde vocale, le bord libre de la corde devient plus fin. Ce muscle intervient principalement dans le réglage de la hauteur.

Le cricoaryténoïdien latéral : il est l’adducteur des cordes vocales, sous son action, la corde va être allongée et abaissée. C’est un muscle qui complète le rapprochement des cordes, il gère la pression d’accolement des cordes (martelage), il régule l’intensité, la hauteur et la registration.

     - Le cricoaryténoïdien postérieur : il est, quant à lui, l’abducteur de la corde vocale, il ouvre la glotte. Il est donc en général inactif pendant la phonation.

 

 

 

Ainsi, grâce à l’action combinée des ses différents muscles ainsi qu’aux différents cartilages présents dans le larynx, les cordes vocales vont, entre autres, s’étirer ou se réduire afin de moduler un son plus ou moins grave.

 

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Les cordes vocales vues d’en dessus de la glotte

 

Image6

 

Figure A : lors de la respiration


Figure B : lors de la phonation


- Modulation du son : les résonateurs


On parle de résonateurs pour désigner les cavités supra-glottiques que le son laryngé parcourt et qui assurent sa résonance. Grâce aux résonateurs, la voix prend une couleur et trouve un nouvel espace de diffusion.


Les voyelles vont être les modulations acoustiques du son primaire, les consonnes sont les bruits secondaires les accompagnants (elles sont faites avec les résonateurs : langue, voile du palais…). Les résonateurs seront plus amplement détaillés dans un prochain article.


Nous pouvons tout de même d’ores et déjà en citer quelques uns : le premier résonateur en amont du larynx est le pharynx, puis nous allons trouver les cavités buccale et nasale.


Ces cavités peuvent changer de taille et de forme grâce aux organes mobiles qui les composent, c’est-à-dire : la mandibule, la langue, les lèvres, les muscles du pharynx et du larynx, le voile du palais et les narines. De mêmes, d’autres petits espaces jouent un rôle dans cette résonance, tels que la trachée, les espaces : jugal, interlabial…


Image7

 

Rôle du système nerveux


Le système nerveux joue bien entendu un grand rôle dans la phonation. L’innervation est à la fois motrice et sensitive :

 

=> L’appareil moteur :

Au niveau cortical*, les voies motrices des organes bucco-faciaux, pharyngés et laryngés partent de la partie inférieure de la circonvolution frontale ascendante*, descendent jusqu’au bulbe* d’où partent les principaux nerfs responsables des mouvements de l’appareil de la phonation : les nerfs VII, IX, X et XII.

Les fibres motrices correspondant à l’appareil respiratoire descendent le long de la moelle épinière.

=> L’appareil sensitif :

Les nerfs sensitifs de l’appareil phono-respiratoire remontent jusqu’au cortex afin de délivrer leurs informations.

 

=> Influence de l’émotion et l’état affectif :

 

Notre voix est le miroir de notre état affectif et de nos émotions. La régulation de nos émotions se fait au niveau du diencéphale* qui va agir sur notre système végétatif et modifier la respiration et la voix. En raison de nos états émotionnels internes, il arrive que la voix échappe à notre contrôle. C’est pourquoi nous allons pouvoir observer une voix qui s’étrangle, qui monte dans les aigus…

 

La relation entre le système nerveux autonome* (SNA) et la parole a été modélisée par Williams et Stevens en 1972.

L’activation accrue de la branche sympathique* du SNA apparait lors de l’expérience de colère, de peur ou de joie intense. Cette activation provoque une augmentation du rythme cardiaque et de la tension artérielle et une plus forte distribution du sang dans la musculature striée. Ces changements physiologiques entrainent des modifications de la profondeur et de la fréquence respiratoire, aussi bien qu’une diminution des sécrétions salivaires. L’activation accrue du système parasympathique* conduit à la diminution de la fréquence cardiaque, à la réduction de la pression sanguine et à l’éloignement du sang de la musculature striée lors de l’expérience du chagrin.

 

Ces effets physiologiques influencent le fonctionnement des appareils respiratoire, phonatoire et articulatoire en provoquant de multiples changements acoustiques.

 


Glossaire :


 - Système nerveux autonome : partie du système nerveux responsable des fonctions automatiques telles que la digestion, la sudation… Il contrôle la fonction respiratoire, digestive et cardiovasculaire

- Système nerveux sympathique : correspond à la mise en état d’alerte de l’organisme et à la préparation à l’activité physique et intellectuelle

- Système nerveux parasympathique : il correspond au repos et à la digestion. Il économise l’énergie et maintient les activités de base à leurs niveaux copilotes.

 - Cortical : relatif au cortex.

 - Circonvolution frontale ascendante : l’aire motrice est située dans la circonvolution frontale ascendante (au niveau de la partie avant du cerveau), elle assure la contraction élémentaire de tous les muscles.

- Bulbe : partie du centre nerveux, entre la base du cerveau et le haut de la moelle épinière, contenant les centres réflexes régulateurs de la respiration et de la régulation cardiaque.

Diencéphale : partie du cerveau située entre les 2 hémisphères cérébraux.


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