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La voix de l'enseignant

25 mars 2010

Pour aller plus loin...

Ce blog vous a donné envie d’en savoir plus sur la voix ? Vous aimeriez aller plus loin dans la découverte de la voix, de son fonctionnement, de son utilisation ?

Nous vous proposons quelques titres de livres ainsi que des adresses de sites Internet pour vous aider dans cette démarche…


LIVRES

-  Le Huche, F., & Allali, A., (2001a), La voix - Anatomie et physiologie des organes de la voix et de la parole. Paris : Editions Masson.

Ormezzano, Y., (2000), Le guide de la voix. Paris : Editions Odile Jacob.

- Benzaquen, Y., (2000), SOS Voix, retrouver, comprendre et maîtriser sa voix en toutes circonstances. Paris : Editions Frison-Roche.

Cornut, G., (2009), Que sais-je ? La Voix. Paris : Presses Universitaires de France.

Fournier, C., (1994), La voix, un art et un métier. Seyssel : Editions comp’Act.

- Heuillet-Martin, G., Garson-bavard, H. & Legré, A. (2007a), Une voix pour tous : la voix normale et comment l’optimiser. Marseille : Solal Editeur.

Pfauwadel, M-C. (1981), Respirer, Parler, Chanter… La voix, ses mystères, ses pouvoirs. Paris : Le Hameau Editeur.


INTERNET

http://www.mgen.fr/index.php?id=945

http://www.mgenrm.net/jd/voix/voix.html

www.sosvoix.asso.fr

www.chanteur.net/index.htm

Cette liste n’est bien entendue pas exhaustive !! Si vous avez des références bibliographiques, des liens Internet ou toute autre information, n’hésitez pas à la faire partager en nous laissant un commentaire !! Le but de ce blog est d’être interactif, chacun peut donc apporter une information qu’il jugera pertinente.

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18 novembre 2009

Articulation

QUOI ?


L’articulation est le mouvement combiné des organes bucco-phonateurs nécessaires à la réalisation des phonèmes (ou sons) intégrés dans la parole.

Dans la langue française, on distingue les voyelles des consonnes.


=> Les voyelles


On différencie :

- les voyelles orales : l’air sort par la bouche : a - o - i …

- les voyelles nasales : l’air sort par le nez : an - on - in


Dans le cas d’une voyelle orale, l’air arrive des poumons, passe les cordes vocales et sort par la bouche. Le voile du palais est élevé. Au contraire, dans le cas d’une voyelle nasale, le voile est abaissé, permettant à l’air de passer par le nez.

 

=> Les consonnes


1ère distinction : Sourde vs Sonore 


En ce qui concerne les consonnes,  nous avons expliqué dans l’article sur la vibration que certaines sont dites sourdes (= les cordes vocales ne vibrent pas : f, s, ch) et d’autres sonores (= les cordes vocales vibrent : v, z, j).


2ème distinction : Selon le mode d’articulation


Il existe des consonnes : 

- occlusives : qui interrompent la sortie de l’air : p-b-t-d-k-g… => on parle parfois de consonnes « explosives ».

- fricatives : il y a émission continue de l’air : f-v-ch-j-s-z

- vibrantes : le r : il peut être prononcé différemment selon les accents

- liquides : le l

- nasales : l’air sort par le nez : m-n


=> En conclusion : chaque consonne peut être classée selon chaque distinction. Ainsi, on peut avoir une consonne sourde occlusive (p), une consonne sonore fricative (v)…

 

POURQUOI ?


=> Un blocage, une crispation, des mouvements exagérés des organes bucco-phonatoires peut avoir des conséquences sur la voix. Par exemple, une mâchoire inférieure et une crispation du son peuvent entraîner une voix dure et serrée.

Une étude de Calas et al. (1989) a montré l’importance d’une bonne articulation => La parole ne consomme pas plus de souffle que la voix. Mais les personnes ayant une articulation serrée ont une parole qui nécessite plus de souffle et majore le forçage vocal.

=> Il ne faut pas oublier que dans votre profession, vous transmettez un savoir et que vos élèves doivent être attentifs. Une articulation inadéquate peut diminuer l’attention des élèves, surtout lorsque le cours ne les intéresse pas.


Attention : Ce n’est pas un jugement sur vos compétences professionnelles mais lorsque l’on est élève, on a une (grande) tendance à penser que certains cours ne servent à rien, d’où l’intérêt de mettre tous les outils de votre côté !


Articulation molle : http://www.dailymotion.com/video/xb6y62_articulation-molle_webcam

 

COMMENT……?


… Distinguer une voyelle orale d’une voyelle nasale ?


=> Prononcez un son voyelle, comme le « a » par exemple. Si vous placez rapidement votre main à plat contre votre bouche, le son est stoppé net => la sortie de l’air est bloquée => c’est une voyelle orale.

=> Prononcez maintenant un « on » et de la même manière placez votre main. Le son peut continuer => l’air sort par le nez => C’est une voyelle nasale. Si vous bouchiez votre nez, le son ne pourrait pas être prononcé.

 

… Travailler son articulation ?


=> Prenez un texte (un extrait de roman, un poème ou tout simplement un de vos cours). Dans un premier temps, lisez-le à haute voix en rallongeant les fricatives. Ensuite, accentuez les occlusives.

Les fricatives : http://www.dailymotion.com/video/xb6y7b_articulation-fricative_webcam

Les occlusives : http://www.dailymotion.com/video/xb6y92_articulation-occlusives_webcam

 

=> Quelques exemples :


Claude Nougaro ou Georges Brassens sont des chanteurs pour qui l’articulation est importante.


http://www.youtube.com/watch?v=qldI6a8VZ0Q

http://www.youtube.com/watch?v=TqzmrgBU6bE


=> Il existe des exercices de virlangues qui permettent de travailler l'articulation. Ce sont des phrases nécessitant une articulation précise, du type : « Les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles sèches ou archi-sèches ? »


Vous pouvez en trouvez de nombreuses sur Internet :


http://picrokole.chez.com/dictionweb2.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Virelangue

http://michel.buze.perso.neuf.fr/lavache/virelangues.htm


Mais il existe aussi des petits livres de diction : Sacha le Chat, Kiki la Cocotte, Tutti la Tortue de Laurent Gaulet.

 


MISE EN GARDE


Il faut être très attentif à ne pas sur-articuler. Outre l’effort de concentration que cela peut demander, une sur-articulation provoque :

        - une perte d’énergie

- une sur-articulation des voyelles

- un forçage sur les voyelles


Sur-Articulation : http://www.dailymotion.com/video/xb6y4c_articulation-exageree_webcam

 


=> Ne jamais oublier : « On cherche la précision, pas la démesure ! »

 

 

16 novembre 2009

Types de voix

TYPES DE VOIX

On décrit différents types de voix dont les utilisations et finalités sont différentes.


QUOI ?

=> La voix implicatrice ou voix projetée

* C’est celle qui concerne le plus les enseignants dans le cadre de leur profession. Elle était jusqu’à présent appelée voix projetée, ce dont vous avez peut-être déjà entendu parler. Lors du dernier congrès de phoniatrie (2009), Le Huche a proposé le terme de voix implicatrice, ce qui définit plus précisément l’utilisation de cette voix.

Lorsque vous enseignez, vous êtes impliqués dans vos propos puisque votre objectif est de transmettre des informations.

* Le comportement de projection vocale est la conjonction de quatre éléments :

=> l’intention d’agir

=> le regard

=> le redressement du corps

=> l’usage du souffle abdominal

* Parfois, on a tendance à augmenter l’intensité de sa voix pour se faire entendre.

Le contrôle du volume de la voix intéresse aussi bien un chanteur qu’un locuteur en situation de projection vocale. La voix émise à de fortes intensités nécessite une bonne maîtrise du geste vocal dans son ensemble. La qualité de celui-ci dépend d’un bon appui corporel et d’un rapport d’équilibre entre le souffle, le vibrateur et les cavités de résonance.

Mais : à de fortes intensités, l’équilibre peut être rompu car la pression sous-glottique (air qui arrive des poumons sous les cordes vocales) augmente, ce qui peut engendrer une contraction au niveau des cordes vocales.

=> Un soutien respiratoire est essentiel pour maintenir l’équilibre entre la pression sous-glottique et la force d’accolement des cordes vocales.

 

A DISTINGUER DE :

=> La voix conversationnelle

La voix conversationnelle est celle que l’on utilise dans la vie de tous les jours, en conversation comme son nom l’indique. C’est la voix la plus naturelle. Elle ne nécessite pas ou très peu d’adaptation corporelle, posturale, d’intensité…

=> La voix d’appel

Elle correspond à la voix que l’on utilise pour appeler quelqu’un qui se situe au loin.

=> La voix d’insistance

La voix d’insistance est utilisée lorsque les élèves ou l’assemblée à laquelle on parle n’écoute pas. Dans ce cas, le corps modifie généralement sa posture en augmentant la courbure du dos, en relevant le menton et les épaules => ce qui est générateur de tensions.

=> La voix chuchotée

Elle correspond à une voix sans vibration des cordes vocales. Souvent utilisée par les personnes avec difficultés vocales dans un but de protection, elle est en réalité néfaste puisqu’elle entraîne des tensions.


POURQUOI ?

Il est très important de distinguer la voix implicatrice de la voix d’insistance. En effet, cette dernière crée des tensions pouvant être à l’origine de troubles vocaux.

La rééducation est donc particulièrement axée sur l’utilisation de la voix implicatrice (projetée).

 

 

COMMENT……?

=> … Distinguer la voix implicatrice (projetée) de la voix conversationnelle ?

=> La voix sert à deux choses : s’exprimer et agir. Ces deux utilisations sont plus ou moins liées dans la vie courante mais elles peuvent aussi être exclusives l’une de l’autre.

* Exemples de situation de voix conversationnelle :

- Faire part de ses impressions

- Evoquer un souvenir

- Parler de la pluie et du beau temps

- Parler seul…

=> La voix est uniquement un instrument d’expression ! Les éventuels auditeurs restent libres de n’avoir aucune réaction.

* Exemples de situation de voix implicatrice (projetée) :

- Donner un ordre

- Interroger

- Affirmer

- Tenter de convaincre…

=> La voix est un instrument d’action ! L’interlocuteur est ici tenu de réagir.


=> … Optimiser l’utilisation de la voix projetée ou implicatrice ?

=> Plus qu’une action sur sa voix, ce qui peut permettre de capter au mieux l’attention des élèves, c’est une modification générale d’attitude :

- adoptez une posture adéquate

- regardez la personne la plus éloignée de l’assemblée (la voix s’adapte aussitôt)

- ayez une articulation précise (sujet traité dans le prochain article)

- appuyez vous sur une respiration abdominale

=> Puisqu’il s’agit de se faire entendre à distance, on utilise une intensité plus forte, une pression sous-glottique plus élevée sera nécessaire. Il faut une plus grande quantité d’air et pour l’expulser, il faut employer plus d’énergie musculaire.

Une utilisation efficace du souffle abdominal costo-diaphragmatique est essentielle.

Devant une glace, commencez par prononcer un son tenu de faible intensité en augmentant jusqu’à une intensité plus forte (attention : essayez de garder un timbre homogène).

Lorsque vous augmentez l’intensité du son, essayez de vous concentrer sur vos abdominaux en y plaçant la main. Ils doivent soutenir l’expiration de l’air avec un débit régulier.

=> « La voix projetée correspond à un comportement phonatoire manifestant l’intention délibérée d’utiliser la voix comme instrument d’action. » Le Huche

 

12 novembre 2009

Paramètres vocaux

QUOI ?


=> Les paramètres vocaux sont les caractéristiques par lesquelles on décrit une voix. Il en existe trois principales : la fréquence, l’intensité et le timbre. Comme la voix est porteuse de message, on y ajoute le débit et la prosodie qui dépendent de la parole.


=> Fréquence 


Elle correspond à la fréquence d’ouverture et de fermeture des cordes vocales, on parle parfois de hauteur de la voix. Elle varie selon la taille du larynx. L’enfant a un larynx plus petit que celui de la femme (14-20 mm), qui a elle-même un larynx plus petit que celui de l’homme (18 - 25 mm).

=> C’est pour cette raison que l’enfant a une voix plus aigüe que celle de la femme et que celle de l’homme !

 

Chaque personne a une fréquence vocale qui lui est propre. Mais lorsqu’un individu parle, il peut utiliser plusieurs fréquences, ce qui correspond à son étendue vocale. Pour la voix chantée, on parle de tessiture.

 

Cette fréquence peut être modifiée selon les circonstances et le type d’émissions vocales ainsi qu’en fonction du vécu du locuteur.

La présence d’une lésion sur la/les cordes vocales la/les modifie (poids, rigidité, épaisseur), la vibration des cordes vocales est alors différente et la fréquence varie.


=> Intensité


Dans le langage « courant », cela correspond à parler fort ou doucement. L’intensité est ainsi la force de l’air envoyé des poumons. 

On peut rencontrer une diminution d’intensité (hypophonie) ou une augmentation d’intensité (hyperphonie). Lorsque la force de l’air est proche de zéro, on parle de perte de voix ou d'aphonie.

 

=> Timbre


Le timbre dépend des fréquences contenues dans un son qui se superposent. C’est la couleur de la voix. Il dépend donc de la manière dont s’accolent les cordes vocales ainsi que des caractéristiques anatomiques des cavités de résonance.

On peut décrire différents types de timbres : sombre, brillant, clair, éraillé…


=> Débit

 

Le débit de la voix est la vitesse à laquelle on parle. Il peut donc être lent, normal ou rapide. Un débit trop rapide demande à l’interlocuteur plus de concentration pour suivre le rythme de la parole. De même, il est parfois difficile de rester attentif lorsque le débit de la personne qui parle est trop lent.

 

=> Prosodie 


C’est la variation des caractéristiques de la voix en situation de parole. Elle correspond à l’expressivité de la voix. Elle traite donc du ton, ou de l’intonation, mais aussi de l’accent, du rythme et du débit => Dans la communication, elle est révélatrice des intentions non-verbales du locuteur et donne des indications sur ses émotions.

=> Il faut noter que l’expressivité de la voix dépend en grande partie de la capacité à varier la hauteur des sons. Ainsi, si un individu ne peut parler que sur 2 ou 3 sons, sa voix sera monotone et donc peu « attractive ».

 


POURQUOI ?


Chaque locuteur à sa propre intensité de voix, sa propre fréquence et son propre timbre. Chacun des paramètres vocaux peut avoir une influence sur l’attention de vos élèves. Ils sont donc souvent repris et travaillés en rééducation afin que le patient en prenne conscience.


 

COMMENT……?


… Comprendre l’importance de l’intensité, de la fréquence et du timbre de la voix ?


* Pensez aux différents chanteurs ou acteurs. Certains ont des voix très caractéristiques.

Ainsi, Louis Armstrong a un timbre nasonné et rauque. Jacques Higelin a un timbre de voix rauque et éraillé. Charlotte Gainsbourg a une voix chantée que l’on dit voilée (on entend l’air qui passe)…


Lien Jacques Higelin : http://www.youtube.com/watch?v=vHjuuZ7dniU

Lien Louis Armstrong : http://www.youtube.com/watch?v=vnRqYMTpXHc


* Lorsque vous êtes avec des amis ou en famille, fermez les yeux et essayez de reconnaître la personne qui parle, uniquement à sa voix. C’est relativement facile puisque chaque personne à une voix qui lui est propre !


* Enfin, d’un point de vue plus thérapeutique, certains types de timbres peuvent donner des informations sur les difficultés vocales sous-jacentes.

 

… Voir les différences de débit ?


* Voilà un texte lu avec un débit différent à chaque fois. Vous pouvez vous rendre compte qu’un débit trop rapide ou trop lent n’est pas forcément facile à suivre.


Débit rapide : http://www.dailymotion.com/video/xb4mlf_debit-rapide_webcam

Débit normal : http://www.dailymotion.com/video/xb4mlf_debit-normal_webcam

Débit lent : http://www.dailymotion.com/video/xb4mw8_debit-lent_webcam


… Comprendre l’importance de la prosodie ?


* Prenez par exemple la phrase suivante « Non je ne suis pas énervé ».


http://www.dailymotion.com/video/xb4n2g_exemple-1_webcam

http://www.dailymotion.com/video/xb4n16_exemple-2_webcam


On voit bien dans l’exemple 2 que l’intonation utilisée par le locuteur (= celui qui parle) nous fait clairement comprendre que bien évidemment, il est en colère ! Les mots ont, dans ce cas, bien moins d’importance pour comprendre le message que souhaite transmettre le locuteur. Ce qui compte ce sont tous les signes non verbaux mis en place, et donc la prosodie !


* Mehrabian a étudié l’importance du corps (posture-attitude), de la voix (prosodie) et de la parole dans la communication pour une phrase standard. Ses recherches ont donné les résultats suivants : 57% corps + 35% voix + 7% parole => Les mots en tant que tels ne représentent ainsi que 7 % de la communication ! Beaucoup d’informations passent par la voix (35%) et le corps (57%) !


Attention ! Il ne faut pas oublier que le plus important est qu’une personne soit satisfaite de sa voix, peu importe ses caractéristiques, à partir du moment où elles ne provoquent pas de difficultés particulières…

11 novembre 2009

Réponse - Vibration

 

* Voici la réponse à la petite question de l’article sur la vibration :

 

- Le « s », « ch » et « f » font parties des consonnes sourdes : les cordes vocales ne vibrent pas.

- Le « z », « j » et « v » font parties des consonnes sonores : les cordes vocales vibrent.


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7 novembre 2009

Résonance

QUOI ?

 

Un résonateur est un organe favorisant la résonance du son. Pour la voix, on parle du résonateur pharyngo-buccal.

Il existe un certain nombre de cavités de résonance dans le corps, les principales étant : la gorge, le nez et la bouche. Elles sont à proximité des cordes vocales qui émettent la vibration. Mais se limiter à ces cavités est un peu réducteur : le corps tout entier vibre avec les cavités de résonance.

De manière un peu plus précise, on peut citer comme résonateurs :

            - le pharynx : il se prolonge en bas et en arrière dans l’œsophage.

            - le voile du palais : c’est une cloison musculaire qui peut s’élever ou s’abaisser.

            - la mâchoire inférieure

            - la langue

            - les lèvres

=> la cavité buccale : est à volume variable en fonction des mouvements de la mâchoire inférieure, de la langue et du voile du palais.

=> les fosses nasales et les sinus : ces cavité ont un volume invariable.


resonateur_ok













Illustration Geneviève Heuillet-Martin

 

On distingue ainsi la voix de poitrine de la voix de tête. Ce sont deux sensations très différentes aux niveaux des résonances :

            - la voix de tête donne une impression de sons placés uniquement dans la tête avec une prédominance de sons aigus souvent qualifiés de clairs.

            - la voix de poitrine donne plutôt une impression de sons caverneux avec des sons graves.


Le feed-back proprioceptif correspond aux sensations perçues dans les cavités de résonance, la glotte et le corps tout entier.

 


POURQUOI ?

 

Comme pour un instrument de musique, pour qu’un son soit émis, il faut qu’il puisse y avoir une résonance.

Prenez une guitare classique : le musicien fait vibrer une corde, la caisse de résonance va permettre l’amplification du son. Si vous prenez au contraire une guitare électrique (elle n’a pas de caisse de résonance), il faut la brancher sur un ampli pour que le son soit amplifié. Sans cet appareil, on n’entend que très peu le son produit par la vibration de la corde.

En ce qui concerne la voix, c’est la même chose => Tous les espaces de résonances vont permettre la modulation du son.

 

COMMENT ? 

… Se rendre compte de l’impact des résonateurs ?

* Prononcez un « an » et tout en continuant ce « an », pincez votre nez. Que se passe-t-il ? 

Le « an » est différent ! => En pinçant le nez, l’air ne plus y passer pour vibrer, vous supprimez un espace de résonance, le son en est donc modifié ! Il se produit la même chose, lorsque l'on est enrhumé par exemple.

* Vous pouvez aussi prononcer un « mmmh ! » de gourmandise. Ensuite, exagérer ce « mmmh ! » en ayant toujours les lèves fermées mais en écartant les mâchoires de manière à agrandir la cavité buccale => pensez aux truffes et foie gras qui nous attendent dans quelques semaines. Qu’observez-vous ?

 

Le son paraît plus fort, plus solide. Pourtant, vous n’avez rien changé mis à part l’espace de résonance.


… Expérimenter la voix de tête et la voix de poitrine ?

Prononcez un « a » sur une note plutôt aigüe (dans la limite du raisonnable selon votre propre voix) et concentrez-vous sur les ressentis de votre corps. Faites de même avec un « a «  plutôt grave.

=> Sentez-vous des différences entre les deux ? De quel ordre ?

 

Ces ressentis sont propres à chaque individu, comment vous, les décririez-vous ?

4 novembre 2009

Vibration

QUOI ?

 

Un vibrateur est un organe mettant l’air qui le traverse en vibration. Le larynx est le vibrateur de la voix.

 

Dans un premier temps, on a une fermeture des cordes vocales, adduction, sous l’action de certains muscles. 

L’air arrive des poumons et pousse sur les cordes vocales, la pression sous-glottique augmente jusqu’au moment où une petite quantité d’air s’échappe. A ce moment, les bords lisses des cordes vocales se rapprochent de nouveau, la pression

étant plus faible.

Une fois les cordes vocales fermées, la pression pulmonaire est toujours en action provoquant le même phénomène d’écartement qui va se reproduire périodiquement en entretenant de nouvelles vibrations.


Il existe deux mécanismes vibratoires différents :

* le mécanisme I ou mécanisme lourd : La contraction des muscles mettent les cordes vocales en position de phonation puis des muscles épaississent la surface de contact des cordes vocales qui vibrent alors sur toute leur épaisseur => On a une grande amplitude vibratoire et une ondulation ample de la muqueuse => La fréquence est basse => Emissions de sons graves. 

* le mécanisme II ou mécanisme léger : La contraction des muscles mettent les cordes vocales en position de phonation. D'autres muscles augmentent leur contraction ce qui entraîne un étirement des cordes vocales : elles ni vibrent pas sur toute leur épaisseur, seuls les bords libres vibrent => L’amplitude vibratoire diminue, l’ondulation de la muqueuse est réduite de même que le temps de fermeture => La fréquence augmente => Emissions de sons aigus.

Illustration Heuillet-Martin

vibration_repris

 

 

 

 

 

 

 

 

 


POURQUOI ?


Ce feed-back est très important. Prenez les chanteurs de variété. Ils portent souvent des oreillettes qui leur envoient un « retour » de leur voix. Grâce à la technologie, des enceintes spéciales permettent d’avoir un retour isolé de l’accompagnement musical. Cela permet au chanteur de corriger sa note ou son intensité par exemple.

Ce feed-back est souvent peu ou mal utilisé lors de pathologies vocales. Il est nécessaire en rééducation de travailler l’écoute auditive.

 

 

COMMENT ?


… Ressentir la vibration des cordes vocales ?

 

Il existe un moyen très simple pour sentir cette vibration. Poser votre main sur votre gorge au niveau de ce que l’on appelle la « pomme d’Adam » et qui correspond au cartilage  thyroïde.

Attention : pour trouver votre pomme d’Adam, regardez-vous dans le miroir et surtout prenez garde à ne pas pencher la tête en arrière, ce qui crée des tensions. Le cartilage thyroïde n’est pas forcément visible chez la femme mais en touchant votre gorge, vous pourrez sentir la « bosse » créée par ce cartilage.


* Prononcez un « fff » tenu sur une dizaine de secondes environ (ce n’est pas un concours d’endurance, le but n’est pas de vous épuiser !). Que ressentez-vous au niveau de votre main ? Rien ! => Pour être produit, le son « f » ne nécessite pas la vibration des cordes vocales, c’est ce qu’on appelle une consonne sourde.


* Prononcez maintenant le son « vvv», là encore sur quelques secondes. Que ressentez-vous cette fois-ci ? Des vibrations au niveau de votre gorge => Le « v » est une consonne sonore, les cordes vocales vibrent.


* Vous pouvez remarquer que, si vous enchaînez un « f » et un « v », la seule chose qui change est l’absence ou la présence de cette vibration. Ni la position de la langue, ni celle des lèvres, ni celle des mâchoires n’est modifiée.


* Les consonnes « f » et « v » font parties de ce que l’on appelle les consonnes fricatives. Il existe 4 autres consonnes fricatives : le « s », le « j », le « ch » et le « z ».


Avec l’exercice que vous venez de faire sur les « f » et « v », saurez-vous classer ces 4 autres consonnes en sourde (pas de vibration)/sonore (vibration) ? Laissez-nous vos propositions en commentaires. La réponse sera donnée au prochain épisode…



PRECAUTION

 

Nous tenons à préciser que cet exercice n’a qu’un seul but, celui de la découverte du fonctionnement vibratoire des cordes vocales. Il n’est pas nécessaire de vous concentrer particulièrement sur ces vibrations, cela ne ferait que provoquer des tensions vocales inutiles !

28 octobre 2009

Posture

« La voix est un son qui sort d’une bouche pour être (éventuellement) reçu dans une oreille. Mais se limiter à cet aspect sonore nous mènerait rapidement à une impasse. La voix est d’abord action corporelle et ceci à trois niveaux. Quand nous parlons à quelqu’un, notre voix est provoquée par un acte du corps, elle met en vibration notre corps et l’air environnant, ces vibrations sont reçues par le corps d’un autre. C’est sous cet aspect corporel qu’il nous faut examiner le phénomène vocal. » Louis-Jacques Rondeleux

QUOI ?

La posture correspond à la situation et position du corps.

Pour utiliser sa voix efficacement, il est indispensable d'avoir un bon équilibre corporel. En position debout, sur les deux pieds :

=> Les jambes sont souples, détendues et bien positionnées permettant ainsi au tronc une plus grande liberté de mouvement. Les genoux ne doivent ni être trop fléchis ni trop tendus en arrière.

posture_genoux_paint

 

 

 


 

 

 



=> Le bassin est légèrement basculé vers l'avant évitant une lordose lombaire et permettant une parfaite liberté de mouvement des parois abdominales.

=> Les abdominaux, le thorax, les côtes sont souples afin de privilégier une bonne respiration.

=> Les épaules et omoplates sont basses sans raideur avec un mouvement quasi nul (sauf en respiration profonde).

 

=> Le cou et la nuque sont souples, sans contraction musculaire excessive. La nuque est étirée et reculée, le menton légèrement rentré. Le cou est dans l’axe de la tête et du corps. Cela évite des torsions du larynx.

=> L’objectif principal est d’obtenir une bonne « VERTICALITE ».


POURQUOI ?


Une colonne vertébrale rectiligne, des épaules droites, un port de tête efficace permettent une bonne inspiration. Ces éléments combinés, à une musculature tonique qui soutient efficacement le mécanisme de phonation, sont les piliers d’une voix efficace.

=> De mauvaises postures corporelles peuvent donc avoir des conséquences nocives sur votre voix. Par exemple :

     => Si le dos est rond dans une attitude relâchée : la cage thoracique va être bloquée, entraînant une diminution du volume respiratoire, une inefficacité des abdominaux à l’expiration et en conséquence => un souffle court et un risque de forçage vocal en fin de phrase par manque d’air.  

=> Si le dos est droit mais trop raide avec un port de tête lui aussi raide, on retrouve souvent une dureté des mouvements, des épaules et un cou crispés (d’où la naissance de douleurs), des abdominaux crispés et par conséquent => un souffle limité + un manque de souplesse et de liberté de mouvement du larynx et des organes de l’articulation.  

=> Un cou tendu vers l’avant avec un menton et un prognathisme (une mâchoire trop en avant) provoque une crispation de la suspension laryngée. Cela bloque le larynx, limite la tessiture de voix et entraîne un forçage vocal. La dynamique corporelle devra alors être revue globalement.

 


COMMENT ?


…Vous assurer que vos épaules, vos bras et votre cou sont bien détendus ?

=> Décrivez des cercles avec votre tête (pensez aux échauffements des cours de gym !) :

            - lentement

            - sans aller trop loin

            - sans lever les épaules

            - sans vous mettre en apnée !

=> Décrivez des cercles avec vos épaules :

           - toujours lentement

           - avec un mouvement vers l’arrière : pensez à l’ouverture de la cage thoracique.

           - sans vous cambrer

           - et toujours sans bloquer votre respiration !


…Expérimenter une bonne posture debout ?

Debout, concentrez-vous sur le contact de vos pieds avec le sol.

=> Balancez-vous légèrement d’avant en arrière afin de percevoir les points d’appui et d’identifier s’il y a des déséquilibres : plus de poids à l’avant ou à l’arrière du pied, plus de poids sur un pied que sur l’autre. Pour cela, visualisez l’empreinte que vous laisseriez dans le sable.

=> Faites de même en vous balançant cette fois-ci au niveau du bassin. Essayez là-aussi de sentir dans tout votre corps, les muscles qui se contractent, ceux qui s’étirent…

=> Passez ensuite au niveau des épaules et de la tête, en les balançant d’avant en arrière puis de gauche à droite.

=> Prendre conscience des différents muscles qui s’étirent et se contractent peut vous aider à adapter votre position en fonction des douleurs que vous ressentez et qui peuvent être liées à une mauvaise posture.


…Expérimenter une bonne posture assise ?

On entend souvent dire qu’il faut se tenir droit sur sa chaise, mais encore faut-il être droit de manière adaptée. Pour vous en rendre compte, asseyez-vous sur une chaise, les pieds bien à plat au sol, les genoux à angle droit.


=> Essayez de sentir les os du fessier (ischion) au moment où ils sont totalement en contact avec la chaise. Pour cela, basculez doucement le bassin d’avant en arrière.

 

=> On peut distinguer trois positions différentes :


=> Si vous êtes trop en avant sur les cuisses : le dos sera droit mais trop cambré

Cambr_























 

 

 

=> Si vous êtes trop en arrière sur les fesses : le dos est courbé et la colonne d’air s’en trouve écrasée.



Arrondi























 


=> En position intermédiaire, sur les ischions : le dos est droit de façon naturelle, ce qui est très important pour lui et les cervicales.



Droit


























 

=> En redressant le bassin, on redresse le dos. 


22 octobre 2009

Respiration

 

QUOI ?

La respiration a une fonction vitale : assurer les échanges gazeux nécessaires à la vie. Ils se déroulent en deux temps.



respiration_sch_ma

 

Lors de la phonation, l’expiration devient active, les muscles chassent l’air des poumons => Vibrations des cordes vocales => Emission de sons.

 

Le souffle est à la base de toute émission sonore :

=> Il fournit « l’énergie » qui met en vibration les cordes vocales.

=> Il est un corps vibrant qui entre en résonance dans les différents cavités du corps (buccale, laryngée…).

Le diaphragme est le muscle principal de l’inspiration. Il a grossièrement la forme d’une ombrelle dont le bord s’insère sur le sternum, les côtes basses et les vertèbres lombaires.

Lorsqu’il se contracte :

- il descend dans la cavité abdominale en repoussant les viscères

- il provoque l’agrandissement de la surface thoracique

 

 

diaphragme_1


le_diaphragme_2




On distingue deux types de souffle :

=> Le souffle thoracique supérieur (ou respiration haute) : il correspond à un mouvement d’élévation et d’abaissement du thorax => ce type de respiration est adapté en respiration de repos ou lorsque l’on ne cherche pas à faire porter sa voix. Malheureusement, elle favorise les tensions vocales, les attaques dures et à terme, elle pourra entraîner un forçage vocal => C’est une respiration caractéristique des états de stress.

=>   Le souffle costo-diaphragmatique et abdominal : il correspond à un mouvement d’élargissement de la cavité thoracique : « On respire par le ventre » => Le diaphragme appuie sur les viscères (le ventre se « gonfle »), ce qui libère de la place pour que les poumons puissent se remplir au maximum => C’est le souffle le plus efficace pour la phonation en conditions extrêmes (chant ou voix projetée) puisque : 

- il économise l’énergie

- il permet un contrôle du débit et de la pression de l’expiration grâce aux muscles abdominaux et au diaphragme.

=> Les poumons ayant une forme pyramidale, il est plus efficace de presser la partie qui contient le plus d’air (la base) que celle qui en contient le moins.

 


POURQUOI UN TRAVAIL DU SOUFFLE ?


Dans les situations de vie quotidienne (conversation), le mouvement respiratoire est adapté à la parole. Quand l’activité sonore devient plus exigeante (enseignement, théâtre, chant), les difficultés peuvent surgir.

=> Les personnes ayant un trouble de la voix présentent souvent une perturbation de leur geste respiratoire.

 

COMMENT……?

 

… Connaître son comportement respiratoire ?

 

Observez-vous dans une glace en pied dans trois situations différentes : au repos, en parlant doucement puis en parlant fort :

- Si votre poitrine s’élève, que vos épaules montent => Vous avez plutôt un comportement respiratoire thoracique supérieur. Cela augmente le risque à terme de forçage vocal.

- Si vous ne remarquez pas ces signes, que vous observez des mouvements abdominaux => Vous avez a priori une respiration abdominale.

 

 

… Ressentir sa respiration ?

Allongez-vous dans le calme, une main posée sur le ventre, l’autre sur le thorax au-dessus de la poitrine. Respirez normalement et concentrez-vous sur vos ressentis.

Vos deux mains bougent-elles ? Seulement celle du haut ? Celle du bas ? 

Si les deux mains bougent, leurs mouvements sont-ils simultanés ou décalés ? Ces mouvements sont-ils de même amplitude ?

=> Prenez conscience des mouvements de va-et-vient de votre ventre.

=> Trouvez votre propre rythme de respiration sans allonger le temps d’inspiration ou d’expiration.

=> Laissez-vous envahir par l’air en relâchant la paroi abdominale.

=> Prenez conscience que cet air descend en profondeur jusque dans le bas de la cage thoracique tandis que le ventre se gonfle.

=> Percevez que ce rythme régulier et lent de respiration favorise la détente.

Ensuite, asseyez-vous sur une chaise, les pieds joints à plat sur le sol. Laissez tomber le buste vers l’avant sur les cuisses => l’air est alors chassé par compression du contenu abdominal.


Lorsque vous sentez le besoin d’inspirer, redressez-vous => le simple arrêt de compression des viscères provoque une décontraction abdominale et un appel du diaphragme vers le bas => on inspire alors bouche fermée.

Relâchez le buste aussitôt pour recommencer.


 

AUTRE CONSEIL

On peut respirer par le nez (respiration nasale) ou par la bouche (respiration buccale) voire les deux (respiration mixte).


La respiration optimale est la respiration nasale, il faut la favoriser au maximum. On trouve dans les cavités de l’arrière-nez des filtres qui arrêtent une partie des poussières de l’atmosphère (poussières de craies…). De plus, ce passage dans le nez et rhinopharynx réchauffe et humidifie l’air qui arrive sur les cordes vocales en douceur.


Lorsque la respiration est buccale, l’air n’est ni filtré, ni réchauffé, ce qui est plus agressif pour l’appareil respiratoire => les cordes vocales sont des muqueuses et sont très fragiles à ce genre d’agression.

=> Pour vous en rendre compte : essayez ce petit exercice : inspirer bruyamment d’un coup par la bouche sur un « ah » comme si vous étiez surpris => Vous sentez directement l’air froid atterrir sur les cordes vocales. Cet exercice provoque souvent une toux, signe de gêne.

Il est parfois difficile de pouvoir respirer par le nez lorsque l’on souffre d’allergies ou que l’on est enrhumé => Il faut alors penser à se nettoyer régulièrement le nez par des douches nasales par exemple. Voici 2, liens pour vous renseignre sur les douches nasales :

              - http://s1.e-monsite.com/2009/05/10/54165217douche-nasale-pdf.pdf

              - http://atelier-naturel.over-blog.com

 

 

19 octobre 2009

Question : La respiration ?

Après ces articles très (très) théoriques, le prochain thème traité sera la respiration.

Mais vous qu'en pensez-vous ? Avez-vous une idée du rôle de la respiration dans la phonation ?

Vous a-t-on déjà donné des conseils ?

N'hésitez pas à laisser vos commentaires afin de partager vos avis et vos connaissances ....

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